LE COIN DES ORIENTALISTES À DAR TALIWINT

SOUS LA TENTE

Notre tente berbère sur la terrasse s’est modestement transformée en petite collection de l’orientalisme. Les reproductions de tableaux permettent de découvrir un univers pictural très en vogue en Europe dès la fin du XVIIIe siècle : l’Orientalisme. Certains artistes présentés ici furent des voyageurs avérés, d’autres ont purement rêvé leur Orient.

 

 

 

On ne trouvera de style pictural commun. Dans ces moments de vie captés, ces portraits, ces paysages, peut-être pourrait-on percevoir une palette partagée de couleurs fortes et des atmosphères toujours apaisantes où le temps semble s’écouler lentement.

Ma sélection s’éloigne volontairement des nombreuses représentations de scènes lascives, imprégnées de sensualité fantasmée, qui ont fait florès dans cet imaginaire oriental. Les poètes les ont tellement bien chantées !

Je vous invite davantage à un voyage au Maroc pour y croiser des personnages rieurs, des scènes de vie quotidienne, contempler des paysages pittoresques, entendre des sons d’instruments, de voix et de chants.

FRANTZ CHARLET (1862-1928)

Artiste belge, il a voyagé au Maroc en 1883. Il a une prédilection pour les scènes de genre et ses modèles sont ses voisins, les enfants qui l’entourent, des femmes berbères… Les toiles de cette période seront exposées à Bruxelles en 1885. Plus tard il se laissera tenter par l’impressionnisme. Il meurt à Paris.

 

 

 

 

MARCEL BUSSON (1913-2015)

Médaille d’or au salon des Artistes Français en 1957. Il vécut pendant 40 ans au Maroc et enseigna le dessin au Lycée Lyautey de Casablanca.

 

 

ALEXANDRE CABANEL (1823-1889)

Figure majeure du monde artistique du second empire, élève de Jean-Auguste Ingres, ce peintre français né à Montpellier se verra même commander un portrait officiel par l’empereur Napoléon III. Un de ses tableaux très connus est « L’ange déchu ».

 

 

 

EDY LEGRAND (1892-1970)

D’abord illustrateur dans un style Art déco, sa réputation de peintre s’établit notamment au salon d’Automne et au salon des indépendants dans les années 20. Il s’installera au Maroc où il se liera d’amitié avec Jacques Majorelle. Cette période est évidemment une grande source d’inspiration et occupe une place prépondérante dans son œuvre.

 

 

 

PAUL-ALEXANDRE LEROY (1860-1942)

Formé à l’École des Beaux-Arts de Paris, dans l’atelier d’Alexandre Cabanel, il est conquis par le Maghreb, voyage et collectionne des objets de la culture berbère. En 1893, il fonde la Société des Orientalistes Français. Outre l’Orientalisme, il est aussi un fameux portraitiste.

 

 

 

 

 

JOSE CRUZ HERRERA (1890-1972)

Il naît près de Gibraltar, étudie à Madrid et remporte de nombreuses distinctions. Son installation à Casablanca dans les années 30 sera déterminante dans sa création. Sa représentation du Maroc est assez réaliste, presque photographique. Portraits et scènes de genre jalonnent son œuvre emprunte de sincérité et d’authenticité. Il exposera au niveau international. Il décède à Casablanca.

 

 

 

 

 

 

HENRY PONTOY (1888-1968)

Né à Reims, formé à l’École des Beaux-arts de Paris, il expose dans les plus grands salons de son époque. Il voyage au Maghreb, Algérie, Tunisie, Maroc. Il réside un temps à Ouarzazate, y rencontre Jacques Majorelle avec lequel il entreprendra des voyages au Cameroun, en Côte d’ivoire et en Guinée après la deuxième guerre mondiale. Il a également été professeur des arts et lettre à Fès.

 

 

 

LOUIS JOHN ENDRES (1896-1989)

Peintre américain, élève des Beaux-arts de Cincinnati et New York. Il s’établit en France puis au Maroc à Rabat en 1931. Il est membre de la Société des Orientalistes Français fondée par Paul-Alexandre Leroy. La culture et la lumière du Maroc nourrissent son œuvre.

 

 

 

JACQUES MAJORELLE (1886-1962)

Le jardin qu’il a créé à Marrakech dans les années 20 et ouvert au public en 1947, est devenu un lieu emblématique de la ville ocre. Son nom est ainsi passé à la postérité. Beaucoup ignorent qu’il fut un peintre majeur de l’orientalisme. Fils du célèbre ébéniste nancéen Louis Majorelle, figure incontournable de l’Art Nouveau, il étudie à Paris mais s’établit au Maroc dès 1917. Il visitera le pays, croquant de nombreux paysages et scènes de genre dans ses carnets de voyages, et travaillera comme peintre, illustrateur, décorateur. Il nourrit aussi une grande passion pour la botanique. Il meurt à Paris en 1962.

 

 

 

 

 

 

 

 

EUGÈNE DELACROIX (1798-1863)

C’est certainement l’artiste le plus connu de cette présentation. Formé aux Beaux-Arts de Paris, il est toujours considéré comme un des plus grands représentants du Romantisme, exposé dans les plus grands musées du monde. Son œuvre la plus célèbre reste « La liberté guidant le peuple » visible au Musée du Louvre. En 1832, il accompagne une mission diplomatique au Maroc auprès du Sultan du Royaume. Dès lors et après son retour, les thèmes marocains ne cesseront de nourrir son œuvre.

 

 

 

Vous voilà donc assis sous notre tente en très bonne compagnie ! Certains de ces artistes se sont croisés dans la vie, ils se recroisent ici à DAR TALIWINT. Comme nous, ils ont aimé ce pays enchanteur. Quoi de plus naturel que de dialoguer encore avec eux !